Le temps d'un autre regard
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2- Depuis 2005

Réflexions > Handicap et scolarisation
16/10/2017


         La loi du 11 février 2005 pour l’égalité des droits et des chances, la participation de la citoyenneté des personnes handicapées impose au service public d’éducation de veiller à l’inclusion scolaire de tous les enfants, sans aucune distinction. Une approche nouvelle est consacrée : quels que soient les besoins particuliers de l’élève, c’est à l’école de s’assurer que l’environnement est adapté à sa scolarité.

         Il faut savoir que le nombre d’enfants accueillis dans des classes ordinaires (280 000 en 2015) a plus que doublé en 10 ans.
         Cette situation n’est pas sans poser de nombreux problèmes.

         1-  Tout d’abord, les professeurs des écoles ne sont pas formés pour l’accueil de ces élèves à besoins spécifiques (comme on dit parfois officiellement).
Pour ma part, en 9 ans, j’ai accueilli dans ma classe, dans mon école, des enfants à troubles autistiques divers, des enfants TED (Troubles envahissants du développement), des « dys » (dyslexiques, dyspraxiques, dysorthographiques, dysphasiques, …), des déficients visuels, des troubles sévères de l’attention ou du comportement, d’autres encore pour lesquels je n’ai jamais réussi à savoir quel diagnostic avait été posé par la toute-puissante MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Je n’ai jamais reçu de formation sérieuse, personne ne m’a dit comment m’y prendre, quelles étaient les particularités de ces enfants, les recherches sur lesquelles je pouvais m’appuyer pour leur proposer quelque chose de cohérent et d’adapté.

         2-  L’enfant handicapé peut parfois, après constitution d’un épais dossier et tenue de quelques réunions pluridisciplinaires, bénéficier d’un accompagnement par AVS (auxiliaire de vie scolaire). L’AVS qui travaille, à temps plein ou partiel sous l’autorité de l’enseignant, est essentiellement recruté en contrat précaire, ne reçoit aucune formation préalable et perçoit un salaire de misère.
La présence de l’AVS, même quelques heures par semaine, aide bien en accompagnant tant bien que vaille l’enfant.

         3- Les intervenants médicaux-sociaux ne partagent aucune information avec l’enseignant (secret professionnel oblige). Ils ne vous fournissent aucun « tuyau » qui permettrait d’être plus efficace pour l’enfant.
L’enfant handicapé demande une grande disponibilité mais l’enseignant doit l’accueillir dans sa classe ordinaire qui compte déjà 25, ou plus, autres élèves (qui, eux-aussi, ont droit à l’attention du professeur).

         4- Enfin, l’Administration, les parents, demandent à l’enseignant d’être efficace mais en a-t-il réellement les moyens?

         5- Il ne faut pas oublier non plus les obligations qui incombent aux municipalités (adaptation des locaux, achat de matériels spécifiques, accueil au restaurant scolaire, à la garderie, …)

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