Dans un entretien au journal Ouest-France en date du 21 mai 2017 (à télécharger ici), Jacques de Larosière, ancien directeur du FMI, considère que la retraite à 62 ans est menacée.
Dans un premier temps, il constate, à raison, que le nombre d'actifs pour un retraité est passé de 4 à 5 en 1980 à 1,8 aujourd'hui.
Ensuite, il indique les trois leviers sur lesquels il est possible de jouer pour maintenir le système dans son état actuel:
1- augmenter les cotisations sociales qui pèsent sur le travail (et perdre de la compétivité),
2- diminuer les droits des salariés (mesure socialement intenable),
3- augmenter la durée de cotisation en s'appuyant sur l'augmentation de l'espérance de vie en bonne santé, c'est à dire repousser l'âge de départ en retraite.
C'est là où je ne comprends pas tout.
Je ne suis pas un éminent économiste comme Monsieur de Larosière, je ne suis pas initié aux secrets de la Finance internationale mais il me semble qu'il existe une quatrième voie à explorer: faire diminuer le chômage.
Il est utile de rappeler que ce sont les travailleurs d'aujourd'hui qui cotisent pour les retraités d'aujourd'hui.
Si le système actuel est en difficulté, c'est qu'il n'y a pas assez de cotisations à rentrer dans les caisses.
En augmentant le nombre de cotisants, on augmente mécaniquement le volume des cotisations tout en diminuant le montant versé des indemnités "chômage" puisqu'il y a moins de chômeurs.
Le problème du financement des retraites est en voie d'être résolu et la baisse des cotisations "chômage", tant pour les entreprises que pour les salariés, redonne de la compétitivité aux unes et du pouvoir d'achat aux autres. Gagnant, gagnant.
On peut alors envisager un retour de la croissance.
Car, dans l'entretien, Monsieur de Larosière appelle de ses voeux un retour de la croissance, préalable à la diminution du chômage.
Pourquoi ne pas oser considérer le problème à l'envers: la réduction du chômage, préalable au retour de la croissance ?
Parce que çe n'est pas comme cela qu'on fait ?
Mais qui décide de la méthode à adopter ?
Si les vieilles recettes qu'on nous impose depuis 20 ans comme le recul de l'âge de départ en retraite, la diminution des charges patronnales (rappelons-nous la baisse de la TVA pour les restaurateurs et les cafetiers), avaient été vraiment efficaces, Monsieur de Larosière n'aurait pas été amené à accorder cet entretien à Ouest-France et il aurait pu profiter pleinement de sa retraite bien méritée.