Le temps d'un autre regard
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5- Perpectives

Réflexions > Handicap et scolarisation
16/10/2017


    Bien que cela ne soit pas écrit expressément, il est évident que la loi de 2005 a pu donner l'illusion aux parents touchés par le handicap de leur enfant que tous les enfants et adolescents handicapés pouvaient fréquenter avec profit les classes ordinaires.
    Cette illusion menace de se payer très cher à terme pour ces jeunes et leurs familles car le recours à une orientation les classes et établissement spécialisés se fait aujourd’hui presque systématiquement après un constat d’échec de la scolarisation en milieu ordinaire, échec scolaire qui vient s’ajouter aux problèmes déjà lourds dus au handicap.

    De plus, cette illusion donne l’impression que l’école "ordinaire" est apte à accueillir tous les enfants, y compris ceux porteurs d’un handicap quel qu’il soit.
    Ce n’est pas vrai ; les enseignants ne sont pas formés, ils n’ont pas les connaissances de base (ce qu’il faut faire et surtout ce qu’il ne faut pas faire) et peuvent ainsi mettre en danger, à leur corps défendant, l’enfant handicapé mais aussi toute la classe.
    Les AVS ne sont pas en nombre suffisant,  leur formation est inexistante.
    La coopération entre les différents professionnels concernés (secteur médico-social, Education nationale) est elle-aussi illusoire.
    
    Dans les faits, la loi de 2005 se traduit par un bilan quantitatif (le nombre d’enfants handicapés accueillis dans le milieu ordinaire). Mais quel est le bilan qualitatif ???


    Le « tout inclusif » montre ses limites.

    Pour y remédier, il faudrait déjà commencer par développer le réseau de classes spécialisées qui accueillent aujourd'hui 45% des élèves handicapés, contre 53% pour les classes ordinaires.
    Ces dispositifs spécialisés existent déjà.
    Il y a l’Unité localisée pour l’inclusion scolaire (ULIS) : il s’agit d’une classe à petits effectifs, située dans un établissement « ordinaire », encadrée par un enseignant spécialisé accompagné d’un AVS collectif, où les élèves bénéficient, selon leurs besoins et leurs possibilités, d’un temps de scolarisation dans une classe ordinaire dans le cadre d’un projet personnalisé de scolarisation (PPS).
    L’Unité d’enseignement est une structure pédagogique au sein d’un établissement médico-social ou de santé. Elle accueille de petits groupes d’élèves (7 au maximum) pour lesquels elle doit organiser, mettre en place, accompagner et réguler un parcours de formation individuel sur la base du PPS formulé par la MDPH.
    
    Les parents et leurs associations sont très attachés à l’idée d’inclusion en classe ordinaire.
Leur faire comprendre l’intérêt d’un autre modèle nécessite d'expliquer pourquoi celui-ci ne marche pas comme il l'aurait du et, en particulier, reconnaitre que tout n’a pas été mis en œuvre pour que cela fonctionne, notamment en termes de formation et d’accompagnement des enseignants et des AVS, les deux principaux rouages du mécanisme.

    Si les parents n'arrivent pas à l'accepter, peut-être faudra-t-il en arriver à la décision administrative d'orientation vers une structure spécialisée.

    Voilà qui demande du courage politique. Et ça, c'est pas gagné !!!






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