C'est donc d'abord à nos gouvernants d'initier le traitement qui permettra à l'école de remonter la pente.
Peut-être que les "diseux" d'en haut (les gouvernants) pourraient commencer par écouter les "faiseux" d'en bas.
Les "diseux" devraient parler un peu moins d'économie immédiate et envisager l'avenir de l'enseignement; il s'agit de l'avenir à long terme du pays.
Pour cela, il est nécessaire de redéfinir de façon "oecuménique" l'attente du pays vis à vis de l'école.
Casse-t-on le thermomètre Pisa ? On casse l'école.
Adopte-t-on la méthode Coué ? On dit avec un sourire béat que tout va bien et on ne change rien.
Veut-on écouter les sonnettes d'alarme que sont Pisa et l'enquête sur le niveau des élèves de CM1 en Maths et en Sciences (enquête internationale Timss) ? Il est alors nécessaire de présenter une refondation de l'enseignement qui tirera l'élève vers le haut.
Une voiture sans permis et une formule 1 ne peuvent pas concourir dans la même catégorie. Il en est de même avec les élèves.
L'école doit pouvoir satisfaire l'appétit d'apprendre de chacun; il ne faut pas brider les éléments les plus demandeurs sous prétexte d'égalité des chances.
Il ne faut pas délaisser les enfants ayant des difficultés.
C'est pour cela qu'il est nécessaire de donner à l'école les moyens suffisants et adaptés pour répondre aux besoins, aux capacités et à l'envie de chaque enfant, avec l'exigence d'un savoir minimal garanti à la hauteur des capacités de chacun.
Les programmes doivent être repensés et adaptés aux objectifs fixés qui seront clairs, simples et exigeants. Ils laisseront toutefois aux "faiseux" la liberté de dispenser leur enseignement à leur façon, en fonction des réalités du terrain. Les enseignants sauront ce qu'ils ont à faire, ce sont des professionnels.
Pisa et l'enquête Timss indiquent que les performances en Français, Maths et Sciences ne sont pas satisfaisantes.
Il faut "mettre le paquet" sur ces matières.
Les tensions au sein de la société montrent que les valeurs du "vivre ensemble" doivent être vraiment consolidées.
L'Histoire, la Géographie, l'Education civique auront leur importance dans ces nouveaux programmes.
Les autres matières (EPS, Arts platiques, Musique, Anglais) ne disparaîtront pas mais seront la portion congrue des programmes. Pourquoi ne pas utiliser les temps périscolaires pour les pratiquer ?
Les nouveaux programmes limiteront les sorties éducatives (cinéma, expositions, activités ou visites diverses et variées), sans grand intérêt, chronophages, onéreuses et souvent inexploitées en classe.
Qui, de l'école ou des parents, doit amener les enfants visiter une exposition, un château ?
L'école sera, certes, moins ludique (au grand dam de certains) mais apprendre n'est pas un jeu; apprendre demande des efforts.
C'est pourquoi le travail, l'effort doivent être revalorisés.
L'école doit redevenir exigeante à l'égard de ses élèves, dans tous les domaines.
Il s'agit là d'un changement de logiciel qui concerne toute la société; cela prendra du temps, beaucoup de temps. C'est pourquoi il faut s'y atteler sans tarder.
On n'est pas client de l'école, on ne consomme pas de l'école, on lui confie ses enfants tout de même !
Parents et école doivent travailler ensemble, en confiance, dans le respect mutuel.
L'école doit devenir exigeante à l'égard des parents.
Le métier doit être rendu plus attractif en le revalorisant socialement et pécunièrement.
Le recrutement des professeurs des écoles sera repensé. Il serait bon de penser à le masculiniser davantage.
La formation initiale sera revue et allongée. En particulier, un jeune professeur devra pouvoir se forger une expérience pratique polyvalente acquise sur le terrain, tout en étant encadré par des professeurs chevronnés (exercice du métier en doublon avec des collègues expérimentés ou proches de la retraite).
La formation continue sera rétablie et obligatoire. Il ne s'agira cependant pas pour les professeurs d'entendre la bonne parole officielle; les pratiques, les outils, les réglementations évoluent, il est nécessaire de se maintenir au niveau.
Le professeur devra pouvoir compter sur un véritable réseau de soutien (inspecteur, conseiller pédagogique, peut-être même un groupe de professeurs chevronnés) qui l'épaulera en cas de difficulté(s).
On encouragera le travail en équipe et les échanges sur les pratiques.
Le professeur fera le métier pour lequel il a été formé. Ce sont des maîtres spécialisés qui accueilleront, dans des lieux spécialement adaptés et avec des outils spécialement destinés à cet accueil, les élèves nécessitant des savoirs et des compétences spécifiques.
Il aura la confiance de l'Administration, au même titre que celle des parents, mais l'Administration continuera évidemment à évaluer son savoir-faire.
L'école doit aussi être exigeante à l'égard de son corps enseignant.
Ces quelques propositions sont le fruit de la réflexion d'un "faiseux" qui ne connaît pas le monde des "diseux".
Appartiennent-elles au domaine du possible, du réalisable ? Peut-on s'en inspirer ?
Vous êtes un "diseux" ? Peut-être trouverez-vous quelques minutes pour me donner votre avis ?